Boîte à outils : Communication politique et création de contenus
Règles & bons réflexes
L’ARPP met à disposition des créateurs de contenus une boîte à outils dédiée à la sensibilisation aux règles applicables à la publicité à caractère politique et aux risques de propagation de fausses informations.
Cette initiative s’inscrit dans une démarche pédagogique visant à outiller les créateurs de contenus afin qu’ils puissent diffuser des informations fiables et responsables durant les périodes électorales.
En effet, la prolifération de fausses informations représente un défi majeur pour la démocratie.
SOMMAIRE
Publicité à caractère politique : les règles de base
Les outils des plateformes
La lutte contre les fausses informations
1. Les fausses citations
2. Remonter à l’origine d’une image ou d’une vidéo
3. Les articles sensationnalistes
Publicité à caractère politique : les règles de base
Liens utiles :
- Article 9 du Code Civil
- Recommandation « Image et respect de la personne » de l’ARPP
- Communiqué de la CNCCEP du 22 avril 2022.
- Article L. 52-1 du Code électoral
Les outils des plateformes
Les plateformes utilisent divers outils pour lutter contre les contenus et comportements problématiques.
Par exemple, Meta supprime les contenus qui violent ses Standards de la Communauté, comme les fausses informations dangereuses visant à limiter la participation électorale ou à provoquer des violences. Pour les contenus ne violant pas ces règles, Meta collabore avec des vérificateurs de faits indépendants (AFP, 20 Minutes, Les Observateurs de France 24, Les Surligneurs) pour évaluer leur exactitude. Si un contenu est jugé faux, sa portée est réduite et un avertissement « Fausse information » est apposé, renvoyant vers un article explicatif écrit par l’un de ces vérificateurs expliquant par A+B pourquoi ce qui est écrit est faux.
Les utilisateurs ayant partagé ces fausses informations sont également notifiés.
- N’hésitez pas à les signaler auprès des plateformes :
La lutte contre les fausses informations
1. Les fausses citations
Une personnalité publique a tenu des propos qui vous surprennent ? Quelques réflexes simples suffisent à vérifier l’authenticité d’une citation. Pensez d’abord à la copier-coller dans un moteur de recherche : cela vous permettra de voir depuis quand elle circule et de vous donner des indices sur sa véracité.
Lorsqu’une citation est assortie de quelques détails contextuels (lieu, date de la déclaration), pensez aussi à rechercher ces éléments. Si les propos sont censés avoir été tenus dans un cadre précis (interview dans la presse, prise de parole publique, intervention télévisée, compte officiel…), consultez-en la source pour vérifier qu’ils y figurent. Ils peuvent parfois y avoir été prononcés mais être sortis de leur contexte : les consulter dans leur intégralité permet de s’assurer de leur sens d’origine.
Quand vous ne trouvez pas trace d’une citation ailleurs que sur des comptes ou des sites dont la fiabilité vous interroge, pensez à consulter leur biographie ou leur rubrique « à propos » : la nature parodique de ces contenus y est généralement précisée par leurs créateurs.
Ces fausses citations peuvent également résonner avec l’actualité. Au fil des différents confinements mis en place pour lutter contre le Covid-19 par exemple, plusieurs publications affirmaient relayer les témoignages de célèbres écrivains des siècles passés, relatant la mise en place de mesures similaires de leur vivant.
Une prétendue lettre écrite par Madame de Sévigné à sa fille en 1687 faisait état d’un « fléau » sévissant à Paris et du port de « masques » à Versailles, tandis qu’un texte épistolaire de C.S. Lewis, célèbre auteur du Monde de Narnia, aurait dépeint, en 1942, un monde ayant « renoncé à tout contact humain et à tout ce qui était humain« . Il s’agissait en réalité de deux pastiches, dont plusieurs détails littéraires ou anachroniques montraient qu’ils ne pouvaient pas avoir été rédigés par ces deux auteurs.
2. Remonter à l’origine d’une image ou d’une vidéo
Les images ou les vidéos peuvent être détournées de leur contexte d’origine, tronquées ou retouchées plus ou moins grossièrement.
Plusieurs outils vous offrent la possibilité de retrouver l’origine d’une image. Sur le navigateur Google Chrome, faire un clic droit sur une photo affiche l’option « Rechercher une image avec Google » ou « Rechercher une image avec Google Lens ». En cliquant dessus vous allez faire apparaître de précédentes occurrences de l’image si celle-ci a déjà été indexée par le moteur de recherche.
Si vous voulez vous-même faire une recherche à partir d’une image en votre possession, vous pouvez également vous rendre à l’adresse suivante : https://images.google.com/ et cliquer sur la petite icône représentant un appareil photo. Vous pourrez ensuite insérer la photo qui vous intéresse pour lancer une recherche.
Pour les vidéos, l’extension de navigateur InVid/We Verify, co-développée par l’AFP, permet de les découper en plusieurs clichés afin d’effectuer une recherche inversée d’images sur plusieurs moteurs. Un moyen pratique pour retrouver le contexte d’origine ou la date d’une séquence, des images étant souvent présentées hors contexte.
Par ce biais, l’AFP a par exemple établi qu’une vidéo montrant des cadavres d’oiseaux dans les rues de Rome, est authentique… mais que leur décès est dû à l’utilisation de feux d’artifice lors du réveillon, et non pas à l’activation d’une antenne 5G, contrairement à ce qu’affirmaient certains internautes.
En prenant l’habitude d’observer minutieusement une image, vous établirez un faisceau d’indices susceptible de vous faire remonter jusqu’au lieu où elle a été prise (Nom de rue, plaques d’immatriculation, logos d’enseignes…). Le moindre détail peut s’avérer crucial. Ainsi, une séquence vidéo présentée par des internautes comme le « pillage« , en France, d’un fourgon de livraison Amazon par des « migrants« , contient plusieurs éléments indiquant qu’elle a été tournée à l’étranger, tels que l’apparence des panneaux de signalisation et le marquage au sol. Et pour cause : elle a en réalité été tournée en Californie.
3. Les articles sensationnalistes
Pour susciter le maximum de réactions (et de reprises), certains internautes n’hésitent pas à présenter certains faits de manière trompeuse ou orientée, voire à lancer des infox. Commencez par regarder les commentaires liés à la publication. Ceux-ci ne peuvent évidemment pas, en tant que tels, être considérés comme une source d’information sans que leur contenu ne soit lui-même vérifié. Mais ils peuvent vous aiguiller vers des pistes fiables contredisant l’affirmation virale : un article de presse issu d’un média reconnu, le site officiel de l’organisation mise en cause dans la publication, une explication scientifique émanant d’une institution reconnue…
Comme pour les images et les citations, procédez également à vos propres vérifications en saisissant certains mots-clés du sujet sur un moteur de recherche, afin de voir s’ils renvoient vers des sites fiables.
Enfin, les publications vantant des astuces et autres bons conseils de vie pratique rencontrent souvent un grand succès. A l’instar d’un texte partagé plus de 250.000 fois alertant sur les dangers de la conservation d’oignons coupés la veille, au motif qu’ils développeraient rapidement une « bactérie toxique« . Une affirmation sans fondement scientifique, comme l’ont confirmé plusieurs spécialistes à l’AFP, ainsi que l’Interprofession des fruits et légumes frais.
Prêts à adopter ces outils?
Retrouvez un exercice pratique en une minute avec l’astronaute Thomas Pesquet, pour ne pas tomber dans le piège des infox: https://www.facebook.com/afpfactuel/videos/1157210881948241
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