26.10.2017 – L’ARPP saisit son Jury de Déontologie Publicitaire concernant la campagne du site RichMeetBeautiful.fr

Communiqués de presse

Dans le cadre de sa mission, qui est d’œuvrer en faveur d’une publicité loyale, véridique et saine dans l’intérêt de tous, l’attention de l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) a été attirée par la campagne en faveur du site internet de rencontres RichMeetBeautiful.fr.

Cette publicité, qui utilise l’image d’un couple allongé, accompagnée du texte « Hey les étudiant(e)s ! Romantique, passion et pas de prêt étudiant. Sortez avec un Sugar Daddy, Sugar Mama », fait l’objet d’une diffusion par voie d’affichage sur un support mobile se déplaçant sur la voie publique, à proximité des universités parisiennes.

Pour l’ARPP, cette publicité qui incite des jeunes gens étudiants à avoir des relations intimes afin d’améliorer leur situation financière, suggère une idée de soumission sexuelle, banalise des situations de soumission et de dépendance et sont en ce sens de nature à choquer le public.

Parallèlement, d’autres plaintes adressées au JDP par des particuliers considèrent en effet cette campagne comme particulièrement choquante dans le sens où elle encourage, selon eux, la « prostitution » des étudiants en situation de précarité.

Du point de vue de l’application des règles déontologiques en vigueur, cette campagne contrevient gravement aux règles contenues dans la Recommandation de l’ARPP « Image et respect de la personne », qui reprend dans son préambule, les principes élémentaires de respect et protection de la personne, énoncés par le Code de la Chambre de commerce internationale (ICC) sur les pratiques de publicité et de communication commerciale, en particulier les points relatifs au respect de la décence, de la dignité et ceux prohibant la soumission, violence ou dépendance.

L’analyse de l’ARPP rejoint en ce sens celle de son homologue belge, le Jury d’Ethique Publicitaire, également saisi de nombreuses plaintes de particuliers, qui vient de rendre une décision d’arrêt portant sur une affiche similaire de cet annonceur. Dans sa décision : http://www.jep.be/fr/nouvelles/rich-meet-beautiful-03-10-2017-decision-darret, le JEP a relevé plusieurs manquements aux dispositions du Code ICC – qui s’applique dans plus de 130 pays -, ainsi qu’aux règles applicables en Belgique, relatives à la représentation de la personne et à la responsabilité sociale. Le Jury a également demandé à l’annonceur de ne plus diffuser cette publicité.

Force est de constater que la société RICHMEETBEAUTIFUL Holding Ltd (sise à Malte) n’a pas pris en compte les principes déontologiques élémentaires applicables à toute publicité, qui lui ont été ainsi signifiés.

De surcroît, le dispositif de diffusion publicitaire employé n’apparaît pas respecter les conditions de légalité imposées par le Code de l’environnement ou celles du règlement local de publicité de Paris.

Cette campagne publicitaire méconnaît donc les règles juridiques et déontologiques applicables à la publicité et paraît, à ce titre, susceptible de nuire gravement aux efforts de l’autorégulation professionnelle mis en pratique par l’immensité de toute une filière économique pour ce qui est de la diffusion d’une publicité responsable, attentive à l’image de la personne en publicité, qui plus est dans un contexte où les situations de dépendances sexuelles sont fortement dénoncées par l’opinion publique.

Le 26 octobre 2017, le Directeur général de l’ARPP a donc demandé à l’annonceur la cessation de la diffusion de cette publicité, puis en a informé la Présidente et la Vice-présidente du Jury de Déontologie Publicitaire, dans les conditions prévues par l’article 17 de son règlement intérieur, qui prévoit que : « Dans le cas d’un manquement manifestement grave et sérieux, qu’il convient de faire cesser rapidement, le Président de l’ARPP ou, par délégation, son Directeur Général, peut, conformément à la procédure d’urgence prévue par le règlement intérieur de l’ARPP, prendre sur le champ les mesures qui s’imposent, notamment en adressant une demande de cessation de diffusion aux professionnels concernés (annonceurs, agence, médias). Il en informe le Président du Jury. En cas de plainte, le cas est présenté pour délibération au Jury lors de la séance qui suit cette intervention. Sa décision fait l’objet d’une publication […] ».

Ce cas fera l’objet d’un examen dans le cadre de la procédure d’urgence prévue ainsi par le règlement intérieur du Jury, lors de sa plus proche séance.

Contact presse : ARPP – Stéphane Martin, Directeur Général, +33 (0)1 40 15 15 26 / Formulaire de contact

Paris, le 26 octobre 2017