Une démarche responsable, attendue par les consommateurs comme les Pouvoirs publics

Points de vue

Notre système de régulation professionnelle de la publicité, dans sa forme actuelle, a eu 5 ans en 2013. Héritier d’une longue tradition, il fêtera, l’an prochain, 80 ans de déontologie vouée à une publicité loyale, véridique et saine pour le bien de tous.

L’ARPP et ses trois instances associées – le Conseil de l’Ethique Publicitaire (CEP) et le Conseil Paritaire de la Publicité (CPP), qui interviennent en amont des règles professionnelles librement décidées par la profession dans sa diversité (annonceurs, agences, médias) ainsi que le Jury de Déontologie Publicitaire (JDP), qui agit en aval car la concertation vaut aussi après diffusion des messages – traduisent concrètement dans leur organisation, leur complémentarité et leur fonctionnement au quotidien, l’écoute, le dialogue, l’ouverture sur la société civile, et plus encore l’engagement déterminé de la profession sur l’exigence éthique.

Cette démarche responsable des professionnels est attendue par les consommateurs comme les Pouvoirs publics, avec une exigence accrue ; c’est le sens de l’Histoire. La demande d’éthique dépasse les frontières, les mêmes thématiques – protection de la vie privée, image de la personne humaine, allégations environnementales … – se retrouvant en fil rouge dans les travaux de l’AEEP/EASA, qui relie désormais dans 38 pays en Europe et à l’international les différentes organisations en charge de la régulation publicitaire, dont l’ARPP.

La contestation, en 2013, d’une décision du JDP (ayant donné lieu à plusieurs plaintes sur la base de la Recommandation ARPP Image de la personne humaine), rappelle à la profession l’importance d’un soutien à la régulation professionnelle concertée, particulièrement dans une conjoncture économique difficile.

Il serait paradoxal au moment où la Chine commence à s’intéresser à une forme de régulation professionnelle de la publicité que nous ne défendions pas notre système dans toutes ses composantes.

Le JDP est l’une des clés de voûte de notre dispositif français. Son accès gratuit, son indépendance, ses procédures transparentes et contradictoires d’instruction et d’examen des plaintes – 450 reçues en 2013 dont 43 retenues comme potentiellement fondées -, le soin apporté à motiver ses décisions dans le cadre exclusif de l’appréciation du respect ou non des règles de déontologie publicitaire, renforcent la crédibilité de notre régulation professionnelle, sa légitimité et sa robustesse. La contestation ultra minoritaire des jugements rendus (2 cas en 5 ans sur 2 690 plaintes) et 13 décisions contraires à une action avant diffusion de l’ARPP sur 293 affaires examinées en séance plénière sur des centaines de milliers de messages diffusés, ne doivent pas nous inciter à flancher, d’autant que le Jury s’inscrit dans les engagements du Code mondial ICC. Le Jury n’est pas une juridiction, il n’a pas été instauré pour judiciariser la réaction légitime des consommateurs à des messages. Comme la publicité, il ne doit être ni diabolisé, ni instrumentalisé par les groupes de pression comme par les Pouvoirs publics et j’appelle à la plus haute vigilance sur ce sujet.

Chaque jour, les hommes et les femmes de l’ARPP et de ses Instances associées oeuvrent avec détermination pour faire avancer le parti de l’écoute, du dialogue, de la confiance et de la bonne publicité, respectueuse et efficace, qu’ils en soient, ici, chaleureusement remerciés.

Ne l’oublions pas, le but premier de la publicité est de faire vendre et par ces temps de disette, nous avons plus que jamais besoin qu’elle diffuse l’innovation et active la consommation, pour aider à soutenir l’emploi.

Les règles déontologiques, à présent, sont nombreuses. Elles couvrent globalement l’ensemble des thématiques rencontrées. Il est temps de laisser la publicité respirer, de respecter l’imaginaire du consommateur en lui reconnaissant une part de liberté dans la perception des messages publicitaires, car « si les règles protègent, l’excès de règles nuit ». Cette réflexion, émise dans le troisième et dernier Avis de l’année du CEP intitulé « Qualité de la créativité et règles », rejoint celle d’un autre Avis du CPP cette fois, sur « Sexualisation précoce des enfants dans la publicité » dans lequel il constate qu’« il n’y a aucun abus sur ce sujet en France » et donc pas matière à Recommandation. C’est dire que la régulation professionnelle ne va pas dans le sens de plus de règles. C’est bien parfois de le rappeler …

Rapport annuel 2013

 

 

 

 

 

 

 

Paris, le 21 mai 2014